Prix National de la Fondation du patrimoine pour l'agrobiodiversité animale 2022

Découvrez les lauréats du Prix National de la Fondation du Patrimoine pour l'agrobiodiversité animale 2022

Libourne, le 11 mai 2022 - Si tout le monde a aujourd’hui pris conscience que la disparition d’espèces animales telles que les grands fauves d’Afrique ou les ours polaires est une préoccupation majeure, beaucoup ignorent encore que les animaux de la ferme sont eux aussi menacés d’extinction. Et pourtant, faute de mesures adéquates, plus de 2 200 races d’élevage pourraient disparaître dans les 20 années à venir. 

 

La Journée mondiale des espèces menacées (11 mai) et la Journée mondiale de la biodiversité (22 mai) sont l’occasion de sensibiliser le plus grand nombre à l’importance de protéger ces espèces pour préserver la biodiversité de notre planète. C’est pourquoi la Fondation du patrimoine et Ceva Santé Animale sont fiers de remettre à cette occasion, et pour la 10e année consécutive, le « Prix national de la Fondation du patrimoine pour l’agrobiodiversité animale ».

 

Cette année, un éleveur et deux GAEC (Groupement Agricole d’Exploitation en Commun) sont récompensés pour leur engagement et leur travail au quotidien auprès de races agricoles françaises qui, sans eux, seraient amenées à disparaître : 

 

 

DES ÉLEVEURS AMOUREUX DE LA NATURE QUI S’ENGAGENT POUR SAUVER LE PATRIMOINE VIVANT DE LEUR TERROIR

1ER PRIX : LA GAULOISE NOIRE

Une histoire d’Homme et d’animal : réintroduire la poule Bresse-gauloise noire dans un élevage éthique et respectueux

 

Morgan Louche, éleveur de poule rousse, s’est intéressé aux races locales de sa région, et a découvert la Gauloise noire, une espèce rustique de volaille oubliée. Soucieux de valoriser à nouveau les productions de la ferme de ses grands-parents où il a grandi, il se lance en 2020 dans l’élevage exclusif de cette race avec l’envie de valoriser son terroir et de donner un sens plus responsable à son activité.

Le projet :
  • Doubler ses effectifs pour répondre à la demande des épiceries spécialisées et des restaurants étoilés avec lesquels il travaille et qui apprécient particulièrement la qualité de ses produits ;
  • Reconstruire un séchoir à maïs comme autrefois et développer une agriculture liée aux anciennes pratiques bressanes en cultivant du maïs blanc local oublié, afin de nourrir les volailles ;
  • Rénover un moulin à grains afin d’en permettre le concassage.
La gauloise noire

 

2E PRIX : LE PORC BLANC DE L’OUEST

Une histoire d’Homme et d’animal : une ferme diversifiée en polyculture, polyélevage au cœur du terroir breton

 

La ferme du Buis Sonnant, c’est avant tout l’histoire de Marion et de son compagnon Benjamin, bretons d’origine, qui ont repris la ferme familiale. Ils ont été rejoints par Sophie et Maxime qui ont découvert la ferme à l’issue d’un voyage à vélo. Ensemble, ils commencent en 2017 l’exploitation des porcs blancs de l’Ouest, race menacée du territoire breton, afin de valoriser au mieux leurs ressources. Ces cochons sont nourris quotidiennement de « soupe », mélange de lactosérum de fromagerie et de farine de méteil cultivé à la ferme, ce qui permet de ne pas gaspiller les sous-produits de la transformation fromagère de leurs vaches.

Le projet :
  • Accueil pédagogique : rénovation de la maison commune au centre de la ferme pour accueillir le public et notamment les écoles ;
  • Atelier de naissage des porcs en plein air : concevoir et mettre aux normes les parcs de cochons en plein air et faire naître leurs propres porcelets.
Porc blanc

 

3E PRIX : LA BREBIS LANDAISE

Une histoire d’Homme et d’animal : mettre en avant le patrimoine et les écosystèmes de la région, pour une gestion écologique de l’économie locale à travers la brebis Landaise 

 

L’histoire d’Alain Deguine est celle d’un amoureux de la nature et des animaux qui, après une longue vie d’aventures et la création d’une ferme agro-touristique dans les années 90, est tombé amoureux du patrimoine local de Cazaubon où il a posé ses valises dans une ancienne ferme. Très sensible aux traditions ancestrales et activiste à sa façon, il crée en 2014 une ferme d’éco-pâturage afin de pouvoir mettre à disposition ses brebis et remplacer les tracteurs pour l’entretien des espaces verts dans la région.

Le projet :
  • Rénover un bâtiment de l’époque médiévale dans le vieux quartier de Cazaubon en vue d’y installer une exposition permanente sur les bienfaits de son élevage sur l’environnement.
  • Mettre en place des animations autour de « la médiation par l’animal » (une heure de détente avec le troupeau)
  • Continuer à livrer toute l’année le supermarché local qui a sélectionné la viande de ses animaux pour la valorisation que l’éleveur leur apporte.
La brebis landaise

 

SAUVER LES ANIMAUX DE LA FERME

Connaissez-vous le point commun entre le mouton landais et le tigre du Bengale ? Ces deux races comptent seulement 3 000 individus mais peu de personnes connaissent la situation critique de cette race d’élevage typiquement française. Et pourtant, sur les 7 745 races d’animaux d’élevage répertoriées dans le monde, 26% risquent de disparaître et l’une d’entre elles disparaît définitivement chaque mois.

 

Face aux nouveaux défis sanitaire, climatique et environnemental, cette biodiversité génétique « rustique » constitue un patrimoine à préserver. À l’heure où 73% des Français se disent prêts à soutenir des projets de préservation du patrimoine naturel en consommant des produits locaux et de qualité , ces races patrimoniales peuvent constituer un véritable facteur de différenciation dans l’acte d’achat.

 

Et puisqu’il ne fait plus de doute que la sauvegarde de la planète est l’affaire de tous, en France, de nombreux éleveurs et amoureux de la nature se mobilisent chaque jour pour préserver la grande variété de races d’élevage ovines, équines, aviaires, bovines, caprines et porcines qui sont en voie de disparition. Développement de l’éco-pâturage, création de fermes pédagogiques, valorisation de la production par la vente directe… Il existe autant de projets que d’éleveurs passionnés, désireux de recréer ce lien fort qui unissait autrefois l’Homme et l’animal.

 

“Plus les années passent, plus le Prix de l’agrobiodiversité résonne comme une évidence pour soutenir ces éleveurs qui s’engagent chaque jour dans des projets d’agriculture durable et de valorisation de la biodiversité animale. Depuis la création du prix il y a 10 ans, l’urgence de préserver notre biodiversité agricole ne cesse de croître, et chez Ceva Santé Animale, nous sommes fiers de pouvoir mettre en lumière ces projets essentiels dans la sauvegarde de nos écosystèmes et valoriser le lien qui unit les hommes aux animaux et à l’environnement.”

 

Dr Marc Prikazsky, PDG de Ceva Santé Animale

 

Pour soutenir leur engagement, la Fondation du patrimoine et Ceva Santé Animale ont créé, il y a 10 ans, le Prix national pour l’agrobiodiversité animale. Soutenu par le ministère de l’Agriculture, il récompense des actions originales de préservation et de valorisation de races agricoles françaises à faible effectif. Pour désigner les trois lauréats, le jury s’appuie sur trois critères majeurs : la valorisation économique du projet, l’impact social ou environnemental sur son territoire, les actions de sensibilisation et de communication autour d’une race à préserver. Depuis la création du prix, les partenaires ont constaté l’effet très positif qu’il a engendré sur les différents projets des lauréats et ont décidé cette année, afin de les soutenir encore davantage, de revaloriser leur dotation de 12 000 euros.

 

“La Fondation du patrimoine a reçu pour mission de sauvegarder le patrimoine bâti en même temps que le patrimoine naturel. Dans les campagnes, nos races agricoles locales ont façonné les paysages et continuent aujourd’hui de les préserver. Elles sont riches d’un patrimoine génétique unique. Depuis la création du prix il y a 10 ans, nous avons constaté un tel engouement positif autour des lauréats, que nous sommes d’autant plus fiers de pouvoir soutenir à travers ce prix des éleveurs qui sauvent ce patrimoine vivant et qui nous appartient tous.”

 

Célia Verot, Directrice générale de la Fondation du patrimoine

 

1 – Rapport de l’Organisation des Nation Unies pour l’alimentation et l’agriculture (F.A.O.), 2019
2 – FAO Commission on genetic resources for food and agriculture “The State of the world’s biodiversity for food and agriculture”, 2019
3 – Etude Opinionway, 2016

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